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LES PRUSSIENS D’AUJOURD’HUI

— Ce ne sera pas du tout nécessaire, répliqua la belle voix de Valéria, car me voici pour vous punir, comte, de votre impudence.

Une cravache siffla, un sabre résonna et cinq voix se firent entendre riant très-fort.

— Donnez-nous à déjeuner, demanda ensuite Oldershausen de ce ton traînant qui est maintenant de mode dans l’aristocratie et ressemble à un bâillement prolongé.

— Oui, oui, Belmont, nous sommes venus avec les plus vilaines intentions, continua le visiteur à la voix chevrotante.

— Et du champagne, cela va de soi, fit Rosenzweig.

— Vous aurez à déjeuner, messieurs, répliqua Valéria, mais pas de champagne.

Elle tira aussitôt la sonnette.

— Pourquoi pas de champagne ? demandèrent-ils tous à la fois.

— Parce que vous me paraissez assez montés sans cela et que je n’aime pas les excès, répondit Valéria avec fermeté.

— Mais divine, supplia Rosenzweig, il faut que nous ayons du champagne.

— Oui, il nous faut du champagne, répéta le chœur.

— Très-bien, messieurs, s’écria Valéria avec