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LA MORT N’ÉTAIT PAS INVITÉE

Après cette visite, le grand souci d’Hanna fut une toilette qui devait faire valoir ses charmes dans tout leur éclat et même éclipser toutes les autres dames.

La question donna lieu à de longs débats auxquels un peintre connu vint même prendre part. Enfin, le problème fut résolu et les ciseaux de madame Victorine, la déesse de la mode dont les mains créatrices, quand elle était de bonne humeur, pouvaient changer en beautés conquérantes des beautés à peine passables, se mirent à l’œuvre ainsi que les aiguilles de ses muettes esclaves obéissantes. Puis, un matin, la nourrice entra dans le cabinet de toilette de la générale avec une figure sérieuse et la désagréable nouvelle que des symptômes d’une maladie grave se montraient chez l’enfant confiée à sa garde et souffrante depuis quelques jours.

Hanna envoya chercher aussitôt le médecin de la maison, qui constata une forte inflammation des poumons. Dès lors la générale sembla ne plus vouloir quitter le lit de son enfant. Elle qui jusqu’ici avait confié sa fillette à des mains étrangères se contentant de venir jouer un quart d’heure avec elle comme une poupée, ne permettait plus à personne de la toucher. Jour et nuit elle restait auprès d’elle ; si elle voulait surmonter le som-