s’envolent deux tourterelles ; sur les branches du rosier sauvage se balancent des canaris jaune d’or, des chardonnerets, des serins ; sous la table souffle péniblement et distinctement le gros chien de chasse borgne du capitaine, et lorsqu’il se fait tard, que tout est tranquille, le hérisson sort de son petit coin, quelque part, et trotte çà et là comme un diminutif de cheval de tournoi sous le harnais.
Par une après-dînée, Plant était assis à prendre du café avec Andor, au milieu de toutes ces bêtes. Madame Andor barguignait, à propos de pommes, avec un paysan dont la grosse corbeille était sur le parquet. Le paysan faisait de son mieux pour se défaire de sa marchandise ; il se montrait amical au possible, mais son prix était impossible.
Madame Andor prenait une pomme, puis l’autre, la regardait, faisait une question et la remettait en place. Après que madame Andor fut revenue s’asseoir à la grande table, le paysan, qui avait déployé toute son éloquence, releva sa corbeille sur un siége, puis sur son dos, et, mettant sa casquette, dit tranquillement :
— Je vois qu’il n’y a rien à faire avec vous.
Sur quoi, il s’éloigna, sans dire bonjour.
— Tu as eu là une exacte répétition de nos vieilles discussions, Andor, s’écria Plant saisis-