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Page:Sacher-Masoch - Les Prussiens d’aujourd’hui, 1877.djvu/98

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LES PRUSSIENS D’AUJOURD’HUI

vent tourner de semblables difficultés, et il faut avouer que le conseiller, la conseillère et Hanna faisaient preuve d’un grand esprit d’invention en couvrant si élégamment leur respectable pauvreté.

Une jolie maison sans domestiques, impossible d’y penser ! Un cocher a son utilité forcée et un cuisinier donne un véritable vernis de grandeur. Mais comment s’y prendre, quand on est contraint de réunir les trois charges de cuisinière, de bonne et de femme de chambre en la seule personne d’une servante ?

Le tact raffiné de la famille Teschenberg se montre en ceci. La cuisinière est rayée du nombre des vivants ; la femme de chambre devient un être invisible, un mythe qui n’existe que dans la bouche de la conseillère, sous l’appellation de « notre soubrette », et la servante à tout faire apparaît comme bonne dès que cela est nécessaire.

Est-il toujours possible de faire ainsi d’une unité une trinité ? Lorsqu’il n’y a rien absolument, pas le moindre élément, il doit vous sembler qu’une famille, même pleine de tact comme la famille Teschenberg, ne saurait opérer des mystères d’incarnation. Eh bien, il vous semble faux.

Le tigre de plume a un garçon de bureau