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Page:Sacher-Masoch - Sascha et Saschka (suivi de) La Mère de Dieu, 1886.djvu/181

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CHAPITRE VII

Une fois que Nilko Ossipowitch avait, par sa grande bonté, préservé encore le pauvre Sukalou de mourir de faim, et que ce gourmand était justement en train de ronger gloutonnement un os de poulet, les yeux fermés, deux paysannes complètement inconnues à Sabadil entrèrent dans la salle. L’une d’elles, une jolie jeune fille, resta vers la porte, modestement ; l’autre se précipita aussi vite que le permettait sa corpulence vers Sukalou et se campa devant lui, les poings sur les hanches.

« Ah ! enfin, te voilà, s’écria-t-elle d’une voix qui eût suffi à commander tout un régiment ; oui, cache-toi, fais-toi aussi petit que possible, mon bon ; je t’a retrouvé maintenant et tu ne m’échapperas plus. »

Tous les assistants se mirent à rire ; même Ossipowitch sourit, ainsi que sa femme, qui causait près de la grande table.