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LA MÈRE DE DIEU.

travail Et tu es très jolie ; oh ! mais, très jolie, Wewa, sais-tu cela ? Dieu ! que ces dents sont jolies, et quelle ravissante petite bouche tu as ! Tiens, donne-moi un baiser, friponne ! »

La jeune amoureuse se leva précipitamment et embrassa Sukalou à deux reprises.

« Encore, ma Wewa, ma jolie petite Wewa, encore ! »

Elle l’embrassa une troisième fois.

« Mais, sais-tu, interrompit soudain Sukalou qui avait mangé presque tout ce qu’il y avait sur la table, sais-tu, ma petite Wewa, que j’ai plus soif encore que je n’ai faim ? Tu as dû remarquer que j’ai beaucoup de peine à avaler, tant j’ai la bouche sèche.

— Parle, que veux-tu boire, mon chéri ?

— Qu’as-tu à me donner ?

— De la bière ou du meth.

— Mon Dieu, je boirais bien une petite cruche de bière, puisqu’il y en a là, puis un peu de meth, pour favoriser la digestion. Ne m’en apporte pas trop peu, Wewa : la nourriture affaiblit l’estomac, tu sais ? Par la même occasion, ma colombe, tu pourras m’apporter un petit morceau de lard. Tu as oublié de m’en donner, il me semble ? »

Wewa apporta le lard et du meth, et Lisinka descendit à la cave, tirer de la bière. Sukalou finissait le plat de gâteaux. Il but quelques verres de bière et commença à attaquer le lard.

« Es-tu rassasié ? demanda Wewa tendrement, s’asseyant près de lui et passant son bras rondelet autour de cou de Sukalou. Nous pourrions mainte-