nant, si tu es disposé, traiter de nos petites affaires. Je t’aime, Sukalou, tu le sais, et je voudrais bien être sûre que tu m’aimes aussi, toi. Voyons, réponds-moi ? Tu pourras recommencer à manger après, lorsque nous nous serons expliqués.
— Mangeons auparavant », repartit Sukalou.
Il se remit à manger et à boire avec un nouvel appétit.
« Est-ce tout, ma petite Wewa ? N’as-tu plus rien à m’offrir ?
— Ah ! je me souviens. »
Wewa s’éloigna en courant, et revint, tenant une longue saucisse et une bouteille d’eau-de-vie.
« Ah ! voyez la belle petite femme, la jolie petite femme ! Est-elle assez gentille, hein ? est-elle assez bonne ? Ah ! mais c’est que tu seras une épouse délicieuse, ma Wewa, un vrai trésor pour une maison ! Une baronne ne me régalerait pas aussi bien, pour sûr ! »
Il saisit les mains de Wewa et les embrassa l’une après l’autre. Puis il attira à lui la grosse femme et lui déposa deux baisers sur la nuque. Wewa rougit et le repoussa, toute confuse.
Cette fois, il ne restait plus rien à manger sur la table. Le cruchon de bière était vide, l’eau-de-vie avait considérablement diminué. Sukalou se leva et s’étendit la face contre terre devant la jolie paysanne, à la façon de nos campagnards lorsqu’ils ont une requête à adresser à leur seigneur, ou qu’ils lui expriment leur gratitude.
« Lève-toi donc ! » s’écria Wewa en se rengorgeant, très flattée.