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MARQUIS DE SADE — 1776
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No 5. — Un domestique les mena coucher. M. de S. ne les y accompagna seulement pas. Il resta à causer avec madame et le père Durand, et ils s’enfermèrent eux-mêmes dans leur chambre jusqu’au lendemain quatre heures du matin que le même domestique fut les éveiller pour partir.

No 6. — Je n’ai qu’un mot à dire ici ; à supposer que j’eusse[1] trouvé ces gens-là (qui étaient l’horreur de la nature pour l’âge et la figure), mais à supposer, dis-je, que je les eusse trouvés dignes de satisfaire des désirs, il est probable que, venant s’offrir chez moi pour y rester, je les eusse gardés ; et, me décidant à les garder, je n’eusse pas été attenter la nuit à leur pudicité. J’aurais eu le temps de reste dans leur séjour ici. Si donc, comme rien n’est plus sûr, je me suis décidé dès le même soir à les renvoyer, vu le peu de besoin que j’en avais, et que je ne les avais jamais demandés, il est plus que probable que je n’aurais pas été m’exposer à faire des insultes à des gens que je savais devoir partir le lendemain matin et que j’eusse mis par là en situation de pouvoir aller se plaindre. Ne prévoyais-je pas que ces gens-là auraient de l’humeur de ce voyage en blanc ? Irais-je aggraver cette humeur par des insultes pendant la nuit ? Il eût fallu que je fusse archifou pour faire une pareille faute, et je ne l’ai certainement pas faite ! Quant à la bourse d’argent, personne [ne] sait mieux que M. Gaufridy que, dans ce temps-là, je n’avais pas le sol. Tout cela sont donc des récriminations et des calomnies inventées à plaisir qui me font revenir plus que jamais à la nécessité de faire arrêter cet homme-là d’une main et reconduire de l’autre sa fille à M. de Castillon.

No 7. — Toutes ces insultes sont fausses et c’est lui qui a débuté par des impertinences qui m’ont forcé de ne plus pouvoir l’écouter ; je vous prie à ce sujet, M. l’avocat, de relire la fin de ma lettre d’Aix depuis la dernière feuille. Vous y verrez tout ce qu’il faut répondre et objecter à cet homme.

No 8. — Toutes faussetés démenties par la procédure et les dépositions de la fille.

No 9. — Faux. À la première réception, il n’y avait aucun témoin, malheureusement ; j’aurais bien voulu qu’il y en ait eu, et tous ceux que cet homme nomme là (dites-lui, je vous prie) ont déposé contre lui.

No 10. — L’enfant de quatorze ans est de la plus grande fausseté. M. Paulet soutiendra et a déjà soutenu le contraire. Garde-terres, lui ! Oui, pour l’apaiser, sa fille et M. Paulet ont pu dans cette vue lui proposer cela, mais le reste est faux.

Je conclus donc, monsieur, à faire arrêter cet homme ou sans cela, vous me prouverez qu’on ne veut ici que ma perte.

  1. « Eus », dans le texte.