Je réponds, mademoiselle, à votre lettre du vingt-neuf juin. Ce n’est pas aujourd’hui que je connais G.frid.. pour un étourdi et venir au château pour rire, se délasser l’esprit, et les affaires, néant……
À l’égard du Mercure je ne suis point étonnée qu’il ait été piqué et c’était votre intention. Ainsi tout est rempli à ce sujet. Cela lui fera faire une autre fois attention à ce que l’on lui demande. Voici la lettre qu’il m’a écrite que je vous prie de me renvoyer. La réponse que je lui fais le prie de vous la communiquer. Elle est sensée être pour tous les deux et, adressée à lui, cela fera un bon effet, n’est-ce pas ?……
Le manque de parole de ce vilain serrurier me met dans un embarras terrible…… Le premier fou peut venir m’égorger dans mon lit. N’ayant pu faire sentinelle ni veiller aux alentours, attendu que la grand-porte est emberlificotée d’une manière au-dessus de mes forces, on a pris tous les raisins, saccagé et arraché les pampres de la vigne au-dessous du château. Les chasseurs de Ménerbes et de Bonnieux sont presque venus dans la Coste. Parcourant les alentours du château, ils ont tué des perdreaux ; ils guettent, m’a-t-on dit, un lièvre. « Tant mieux pour eux, si toutefois ils boivent à nos santés ». Çà été toute ma réponse……
Comment vous portez-vous, mademoiselle ?…… Avez-vous une servante au moins pour vous servir ? Vous n’avez pas grand foi au médecin, mais cependant il faut se soulager ; c’est la première chose à faire et ils en savent certainement plus que nous. Je n’ai reçu de vous qu’un petit billet depuis bien longtemps, joint à une lettre de M. de Donis.
Le point le plus essentiel pour moi est votre santé que je voudrais qui fût meilleure ; ne m’en laissez point ignorer les détails et travaillez à vous guérir. Ce doit être la base de tout.
Je ne vous demande pas si M. Gaufridy a bien soin de vous ; je suis persuadée qu’il en est aux petits soins……