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MARQUIS DE SADE — AN IV.
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l’affranchi qui perça le cœur de Néron. Néron, cependant, avait ordonné à cet affranchi de le tuer, et Néron était l’objet de l’exécration de l’empire !…… »

Je ne sais pourquoi vous me parlez de ce que je puis devoir à madame de Sade. Vous a-t-elle chargé de me parler de sa dette ou est-ce la profonde vénération dont vos parents sont bien mal à propos pénétrés pour elle qui vous engage à la joindre au tableau ? Je vous demande instamment de la tenir très à l’écart dans toutes nos affaires ; le moyen le plus sûr d’être mon ennemi étant d’être dans ses bonnes grâces, soit dit en passant et pour toujours……


M. de Sade, qui attend de l’argent, fait passer une lettre circulaire « à tous les citoyens qui peuvent porter le nom de Perrin, banquiers ou négociants, dans les différents hôtels garnis de la rue de Grenelle-Honoré et notamment, je crois, à celui de la Paix, en face de la rue des Deux-Écus. »

Je prie les citoyens qui, dans l’hôtel où j’envoie, peuvent porter le nom de Perrin de vouloir bien indiquer au citoyen Sade où il pourra trouver le citoyen François Perrin qui arrive de Marseille et avec lequel le citoyen Sade doit avoir quelque relation sitôt que le dit citoyen François Perrin sera arrivé.

Le 29 prairial, l’an IV.


Gastaldy, médecin de la section de la Fontaine-de-Grenelle, certifie que la santé de M. de Sade ne peut s’accommoder des avanies qu’on lui fait et de la privation d’argent où on le tient.

Je, soussigné, officier de santé, membre de la société de santé de Paris, certifie et déclare que je donne mes soins au citoyen Sade qui est atteint d’une maladie grave et compliquée dont la durée ne saurait être déterminée, que la nature des symptômes et leur ancienneté nécessitent un traitement long et dispendieux, que cette considération doit engager les personnes qui lui sont affidées et qui prennent soin de son bien à ne lui faire éprouver aucun retard dans l’envoi de ses revenus, procédé qu’ils ne pourraient avoir sans nuire infiniment à la santé du dit citoyen en le forçant à des privations ou à des inquiétudes très dangereuses dans sa situation.

En foi de quoi j’ai délivré le présent certificat à Clichy, près Paris, ce 6 messidor, quatrième année républicaine.


Le marquis aime mieux mourir que de dépendre plus longtemps des affreuses paresses de l’avocat.

J’ai écrit à Grégoire, à Perrin, au diable, pour savoir la raison qui