espèce qu’il convient de parler de mes malheurs. Ces malheurs, qui ne
servent qu’à me rendre intéressant et respectable aux yeux de tous les
honnêtes gens, ne doivent pas être connus de vous, puisqu’on vous donnait
le fouet quand je les ai éprouvés. Ayez donc la bonté de vous taire sur
cela parce qu’il ne vous convient nullement d’en parler……
Tout cela, monsieur, ne me convient pas. Je vous supplie de ne plus vous charger de mes affaires et de prier M. votre père d’en reprendre tranquillement et honnêtement le timon jusqu’au premier mai. Tout changera à cette époque et j’espère que nous serons contents tous deux, et que nous ne cesserons jamais d’être amis ; mais pour vous, monsieur, vous ne me plaisez point, et je vous prie de ne plus m’écrire. Bornez-vous à m’envoyer de l’argent n’ayant pas un sol depuis un mois……
……J’ai fait opposition au bureau des hypothèques pour les fonds de ma dot que l’on a touchée……
Mon but est de conserver le plus de fonds que je pourrai à mes enfants et pour cela de ne rien perdre de ce qui m’est dû. Ceci est pour vous seul et vous me ferez plaisir de me répondre à chaque article et autant que vous pourrez le faire sans vous compromettre, car il est bien essentiel à mes enfants de conserver un homme honnête et sûr dans les affaires de leur père. Ils sont d’excellents sujets et sur lesquels on peut compter, l’aîné ayant près de trente ans. C’est bien à tort que l’on vous a soupçonné de me rendre compte, ne vous écrivant plus depuis la cessation de mon administration pour ne vous pas compromettre.
Ma mère se porte bien. Dans le temps de la Terreur, elle a été arrêtée avec mon pauvre père que nous avons perdu six mois après sa sortie. C’est bien le plus cuisant de nos chagrins. Moi et ma fille, j’ai été en exil et les exilés étaient destinés à remplir les prisons quand elles auraient été vides.
Ne doutez pas, monsieur, de tout l’intérêt que je prends à tous les événements qui vous touchent. Je m’en suis informée plusieurs fois sans pouvoir rien savoir……
Je vous remercie de la note que vous m’avez envoyée sur les droits perdus. Rovère, m’assure-t-on, s’est adressé à vous pour en avoir autant. Vous aurez sûrement mis l’uniformité exigée par la vérité dans l’un et l’autre de ces envois. Lui, Rovère, persuadé qu’on allait rendre ces droits, avait, disait-on, quelque envie d’en traiter avec moi, car, au fait, et j’espère