Page:Sade - Aline et Valcour, ou Le roman philosophique, tome 1, 1795.djvu/126

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

possible de m’y soustraire, puisque le seul être qui eût de l’autorité sur moi… mon père même me contraignait à m’y résoudre et me donnait l’exemple du désordre.

Les deux amis partirent à midi, je fis plus ample connaissance avec ma gardienne et ma compagne ; les circonstances de la vie de Rose ne différaient en rien de celles de la mienne, elle avait six mois plus que moi. Elle avait comme moi passé sa vie dans un village, élevée par sa nourrice, et n’était à Paris que depuis trois jours, mais la distance énorme du caractère de cette fille au mien, s’est toujours opposé à ce que je fisse aucune liaison avec elle ; étourdie, sans cœur, sans délicatesse, n’ayant aucune sorte de principes. La candeur et la modestie que j’avais reçues de la nature, s’arrangeaient mal avec tant d’indécence et de vivacité, j’étais obligée de vivre avec elle, les liens de l’infortune nous unirent ; mais jamais ceux de l’amitié.

Pour la Dubois, elle avait les vices de