Page:Sade - Aline et Valcour, ou Le roman philosophique, tome 1, 1795.djvu/129

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tant d’autres écarts… tant d’autres turpitudes ont si bien su me convaincre de la dépravation de mœurs de ces deux amis, que je ne dois assurément attribuer leur sagesse dans ce que vous voulez dire, qu’à un sentiment plus impérieux que leur débauche ; or, je n’en ai point vu qui l’emportât sur leur jalousie. — Elle est difficile à entendre avec cette communauté de plaisirs dont vous nous parlez, dit madame de Senneval. Et sur-tout avec ces autres pensionnaires dont monsieur de Mirville convenait, ajouta madame de Blamont. — Je l’avoue, mesdames, reprit Sophie, peut-être est-ce ici un de ces cas où le choc violent de deux passions, ne laisse triompher que la plus vive, mais ce qu’il y a de bien sûr, c’est que le désir de conserver chacun leur bien, désir né de leur jalousie trop reconnue pour en douter, l’emporta toujours dans leur cœur, et les empêcha d’exécuter… des horreurs… dont ma compagne, je le sais, n’eut fait que rire, et qui m’eussent paru plus affreuses