Page:Sade - Aline et Valcour, ou Le roman philosophique, tome 1, 1795.djvu/130

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que la mort même. — Poursuivez, dit madame de Blamont, et ne trouvez pas mauvais que l’intérêt que vous m’avez inspiré, m’ait fait frémir pour vous.

Jusqu’à l’événement qui m’a valu votre protection, madame, continue Sophie, en s’adressant toujours à madame de Blamont ; il me reste fort peu de choses à vous apprendre. Depuis que j’étais dans cette maison, mes appointemens m’étaient payés avec la plus grande exactitude, et n’ayant aucun motif de dépense, je les économisais dans la vue de trouver peut-être un jour l’occasion de les faire tenir à ma bonne Isabeau, dont le souvenir m’occupait sans cesse. J’osai communiquer cette intention à monsieur de Mirville, ne doutant point qu’il ne me procurât lui-même la manière d’exécuter l’action que je méditais… Innocente ! Où allais-je supposer la compassion ? Habita-t-elle jamais dans le sein du vice et du libertinage ! — Il vous faut oublier tous ces sentimens villageois, me répondit brutalement monsieur