Page:Sade - Aline et Valcour, ou Le roman philosophique, tome 1, 1795.djvu/139

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qu’il désirait, dès que j’y fus, des liens barbares lui répondirent de ma contenance…

Je fus traitée avec cette sorte d’ignominie scandaleuse, que le pédantisme se permet sur l’enfance…… Mais avec une cruauté,… avec une rigueur,… enfin, je pâlis… Je chancelai sous mes liens,… mes yeux se fermèrent, j’ignore les suites de sa barbarie… Je ne retrouvai l’usage de mes sens que dans les bras de la Dubois… Mon bourreau arpentait la chambre à grands pas, il diligentait les soins qu’on me donnait… non par pitié… le monstre… mais pour être plus vite débarrassé de moi… Allons, s’écria-t-il, est-elle prête, et me voyant encore aussi nue qu’il m’avait mise, rhabillez-la, rhabillez-la donc madame, et qu’elle disparaisse… Il me demande mes clefs, reprend tout ce que je tiens de lui, et me donnant deux écus ; — tenez, me dit-il, voilà plus qu’il n’en faut pour vous conduire chez une de ces femmes publiques dont la ville est remplie, et qui recevra, sans doute, avec empressement, une créature