Page:Sade - Aline et Valcour, ou Le roman philosophique, tome 1, 1795.djvu/200

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Et la Dubois, qui aurait voulu être bien loin, fut à l’instant mandée, introduite dans un cabinet mistérieux, où l’on n’allait jamais que pour les grandes aventures ; prodigieusement effrayée, comme tu crois, de deux bouts de pistolets appuyés sur chacunes de ses tempes, et d’une injonction de dire la vérité ou de s’attendre à perdre la vie : elle a déclaré que Rose était la seule coupable, et qu’elle n’avait jamais connu un seul tort à Sophie. Morbleu ! s’écria Mirville, je crois que je sens des remords. Eh bien ! dit Delcour furieux, tu les appaiseras en m’aidant à me venger ; commençons par décider du sort de cette intrigante…, et la menaçant du pistolet…, je ne sais qui me tient… Celle-ci eut beau protester de son innocence, les deux amis lui déclarèrent qu’après une telle conduite, ils ne pouvaient plus prendre en elle aucune confiance, et qu’il fallait qu’elle décampât dès le soir même…, et avant, comme tu vois, de punir la coupable, comme le châtiment sans doute n’était pas très-légal,