Page:Sade - Aline et Valcour, ou Le roman philosophique, tome 1, 1795.djvu/212

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de la garder ; de prendre les plus sûres informations sur l’ancienne nourrice de Sophie, et de forcer cette créature à avouer son crime. Cela n’était ni sûr ni aisé, j’en conviens, mais c’était néanmoins le seul expédient qui convint aux circonstances… D’après cela c’est toi que nous chargeons de cette importante recherche ; ne néglige rien de tout ce qui peut te la faire faire avec tant de célérité que d’exactitude. L’ancienne nourrice de Claire demeurait au Pré-Saint-Gervais, le village n’est pas grand, les recherches y seront aisées ; ce fut là où Sophie passa les trois premières semaines de sa vie, chez une paysanne nommée Claudine Dupuis, et c’est dans cette paroisse que le service se fit ; c’est de ce village que le président sortit de nuit, le 16 août 1762, ayant la petite fille dans une barcelonette verte sur le devant, d’un vis-à-vis gris, sans laquais. Voilà tout ce qu’il faut, mon cher Valcour, pour diriger tes informations ; agis sur-le-champ, abstraction faite de toute