Page:Sade - Aline et Valcour, ou Le roman philosophique, tome 1, 1795.djvu/211

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donner un prétexte à chercher des torts à son mari, à lui ôter le droit qu’il prétendait, avec raison, avoir sur Aline, et dont il voulait user pour la donner à son ami ; ce qui n’était plus pour madame de Blamont, devenait donc contre à l’instant. Toutes ces considérations la frappèrent ; sa première pensée fut de nous en tenir aux arrangemens pris avec Isabeau, imaginant que cette pauvre petite malheureuse serait moins à plaindre inconnue, que chez elle.

Mais je m’opposai à cette manière d’envisager les choses, et je fis observer, à madame de Blamont, que, si le président avait envie de faire des recherches sur Sophie, il commencerait assurément par le village de Berceuil, et que d’ailleurs l’isolant dans ce bourg obscur, et dans un état si au-dessous d’elle, il lui devenait presque impossible de s’en servir alors décemment et utilement pour repousser les insignes prétentions de d’Olbourg. Nous convînmes donc que le meilleur parti était