Page:Sade - Aline et Valcour, ou Le roman philosophique, tome 1, 1795.djvu/226

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deux nés pour vous connaître bientôt plus intimement.

Ce n’était pas une petite besogne pour ma belle mère, et moi, de rompre à tout instant la conversation, et de la replacer dans les bornes de l’honnêteté, dont le président, plus que d’Olbourg encore, cherchait toujours à la sortir.

En se retirant, le président déclara à sa fille qu’elle eût à se trouver seule, le lendemain matin, dans sa chambre, parce qu’il avait quelque chose à lui communiquer qui ne pouvait être entendu que de d’Olbourg. Les dames à cet ordre se sont réunies pour le combattre : en vérité, monsieur, a dit madame de Senneval, j’ai été mariée seize ans, et jamais mon mari n’a désiré de parler à ma fille sans moi ; quelques liens qu’une fille ait avec des hommes, elle ne peut décemment les recevoir seule ; dussiez-vous vous en fâcher, vous m’entendrez toujours vous dire, monsieur, que rien n’est plus malhonnête que l’ordre que vous donnez ici à votre