Page:Sade - Aline et Valcour, ou Le roman philosophique, tome 1, 1795.djvu/245

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aux ordres de sa tête, et que tous les mouvemens de la nature cèdent dans de tels cœurs, à la perfide corruption de l’esprit. Oh ! ma foi, madame, a dit le président, avec le plus grand flegme, et repoussant Sophie de ses genoux, si ce sont là les armes dont vous voulez me battre, en vérité, vous ne triompherez pas… et s’éloignant encore plus de Sophie — par quel hazard cette créature est-elle ici ?… Te serais-tu douté, Dolbourg, que la maison de madame servît d’asyle à nos catins ? — Oh ! ma chère ! n’espère plus rien de cet homme atroce, a dit madame de Senneval furieuse ; celui qui repousse la nature avec tant de dureté, n’est plus qu’à craindre pour toi. Vole implorer les lois, leur temple est ouvert à tes plaintes, on n’eut jamais tant de sujets d’en porter, on n’eut jamais tant de droits à des secours…… Moi, plaider contre ma femme, a répondu Blamont, avec l’air de la douceur et de l’aménité… étourdir le public de dissensions aussi minutieuses que celles-ci……