Page:Sade - Aline et Valcour, ou Le roman philosophique, tome 1, 1795.djvu/248

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a tout avoué de bonne foi… Le président s’est jetté dans les bras de sa femme et l’embrassant avec la plus extrême tendresse, — non, non, ma chère amie, lui a-t-il dit… non, nous ne nous brouillerons pas pour une telle chose, je suis coupable de quelques travers, sans doute, ma faiblesse pour les femmes est affreuse, je ne puis m’en cacher, mais une erreur n’est pas un crime, et je serais un monstre si j’avais commis ce dont vous m’accusez. Rien de plus certain que la mort de votre fille, je suis incapable d’avoir pu vous tromper, jusqu’à supposer cette mort, si elle n’eût été réelle. Sophie est fille d’une paysanne, elle est fille de la nourrice de votre Claire, mais elle ne vous appartient nullement, Je suis prêt à vous le jurer en face des autels, s’il le faut, la ressemblance est singulière, je l’avoue, il y a long-temps que j’ai observé les traits qui rapprochent Sophie de votre Aline, mais ce n’est qu’un jeu de la nature, qui ne doit pas vous en imposer… Que le sceau