Page:Sade - Aline et Valcour, ou Le roman philosophique, tome 1, 1795.djvu/255

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avoir promis sa protection, et les deux amis n’osèrent plus insister sur l’envie qu’ils avaient de la ravoir ; la paix fut donc conclue, aux conditions qu’il ne s’agirait plus d’aucuns reproches de part et d’autre, que Sophie resterait à madame de Blamont et qu’on accorderait à Aline jusqu’à l’hiver, pour se décider au mariage qu’on exigeait d’elle.

J’ose vous demander encore au nom de l’honnêteté et de la décence, a dit madame de Blamont, de ne point abuser de cette malheureuse que vous avez séduite hier chez moi ; en vérité, a répondu le président, pour le crime, il n’est plus temps… il est commis,… tant d’envie de céder… si peu de résistance… tout cela ne devrait pas vous donner de regrets ; — ne la gardez pas au moins, placez-la… elle peut redevenir honnête… qu’elle ne trouve pas dans vous l’appui certain de ses désordres. — Eh bien ! je vous le jure… Allons, qu’on appelle Aline… Eugénie, et puisque nous n’avons plus que vingt-