Page:Sade - Aline et Valcour, ou Le roman philosophique, tome 1, 1795.djvu/256

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

quatre heures à rester ici, que les plaisirs y remplacent les chagrins, et qu’on n’y voye plus que de la joie.

Madame de Blamont a été chercher elle-même sa fille, elle ne s’est point expliquée devant Sophie, qu’eut-elle pu lui dire dans l’état d’incertitude où tout était, elle l’a caressée, consolée, elle l’a remise entre les mains de ses femmes, et la tranquillité s’est rétablie ; jusqu’au lendemain au soir, les choses ont toujours été de mieux en mieux, et le vingt au matin, les deux amis, le front calme, bien plus peut-être que leurs cœurs, sont repartis en comblant d’éloges et d’amitiés tous les habitans du château.

Que penses-tu maintenant de ceci, mon cher Valcour, devons-nous croire ?…… devons-nous douter ?… Madame de Blamont lasse de malheurs, saisit avec avidité l’illusion qu’on lui présente, c’est un moment de repos dont elle veut jouir ; son ame honnête a tant de plaisir à supposer ses vertus dans les autres ; sa chère fille