Page:Sade - Aline et Valcour, ou Le roman philosophique, tome 1, 1795.djvu/258

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beau songe dont il faut leur laisser la jouissance. Nous ne pouvons parer à rien, aucun événement ne dépend de nous, à quoi nos doutes serviraient-ils ? quel besoin de les leur faire voir ; je ne les hazarde donc qu’avec toi. Presse tes éclaircissemens sur Sophie, beaucoup de choses tiennent à cela, s’ils nous ont induits en erreur sur cet article, il nous ont trompés sur-tout le reste, alors ils méditent quelques horreurs, ils n’accordent du temps que pour y réussir, et dans ce cas, nous devons dissiper l’illusion. S’ils ne nous en ont pas imposé sur Sophie, et que les mensonges viennent de la Dubois ; s’il est réel, ce que je ne puis croire, que cette jeune Sophie ait tous les torts qu’ils lui prêtent… en un mot s’ils ont dit vrai, alors je m’écrierai plein de joie, que telle est l’influence de la vertu, qu’il est des momens où le vice absorbé devant elle, est contraint à s’humilier, se confondre, demander grâce et disparaître……… Mais sont-ce des vices chéris qui peuvent fléchir