Page:Sade - Aline et Valcour, ou Le roman philosophique, tome 1, 1795.djvu/257

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lui ressemble ; toutes deux se livrent au plus doux espoir, Eugénie le partage, parce qu’elle est bonne et sensible, comme son amie ; il n’y a d’incrédules que madame de Senneval et moi, mais nous le sommes, je l’avoue. Ce retour nous paraît bien prompt ; il est rendu si nécessaire par les circonstances que nous croyons qu’il ne dépend absolument que d’elles,  c’est au temps à nous détromper…… et d’ailleurs, qu’a promis le président ?… quelques mois de délais, en est-ce assez pour se flatter ? et quand ces délais seront expirés, quand il aura eu le temps de revenir du petit moment de confusion, dont il a été altéré par tout ceci, ne redeviendra-t-il pas tout aussi pressant ?

Cependant, nous sommes convenus, ma belle-mère et moi, de supprimer nos réflexions à nos amies, elles ne serviraient qu’à troubler leur moment de calme. S’il doit être réel, ce calme où nous ne croyons pas, pourquoi leur montrer nos craintes, si elles ont tort de s’y livrer, c’est un