Page:Sade - Aline et Valcour, ou Le roman philosophique, tome 1, 1795.djvu/269

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

nous connaissons les malfaiteurs ; il s’en faut bien que vous soyez soupçonné, je vous l’ai certifié, je vous le confirme encore. Et je lui dis alors que la nourrice et le père étaient les seuls auteurs de la supposition : que le second niait, et qu’il s’agissait d’interroger la nourrice. — Son nom ? — Claudine Dupuis ; — Claudine ? elle est pleine de vie ; elle loge ici près, nous saurons tout. — Envoyez-la prendre, Monsieur, que la douceur et l’aménité règnent dans les questions que nous allons lui faire, et que le plus inviolable silence les enveloppe. Claudine arriva ; c’était une grosse paysanne très-fraîche, d’environ quarante ans, et veuve depuis quatre, — Qui y a ti, monseu le curé,  — dit-elle gayement ? le curé Asseyez-vous, Claudine, nous avons quelques questions sérieuses à vous faire, et dont les réponses si elles sont justes, pourront vous valoir une récompense. Claudine. Eune racompense, tamieu, tamieu, jons bin besoin d’argent ; ah ! qu’on a raison eddir q’eune