Page:Sade - Aline et Valcour, ou Le roman philosophique, tome 1, 1795.djvu/307

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que ce fût… Celui que je regardais comme mon père après la perte du mien… Comme mon ami,… comme mon époux, et qui n’était que mon tyran et mon persécuteur.

Allons, je me tais, Valcour… Je me tais, vous pleurez en me lisant, je le vois, je veux bien mêler mes larmes aux vôtres, mon ami, mais je ne veux pas vous en faire répandre que ma main ne puisse essuyer… Oh ! comme nous eussions été heureux cependant… Vous… Mon Aline… Et moi, quels jours sereins et purs eussent été filés pour tous trois… Avec quel calme je serais arrivée près de vous, aux bornes de ma vie ! ma vieillesse n’eût été qu’un printemps, les yeux fermés par la tendre main de l’amitié, je me serais plongée dans le cercueil avec la tranquillité du bonheur, au lieu de cela j’y descendrai seule, nul ami ne daignera m’y soutenir, je n’en aurai plus au bord de mon tombeau… Eh bien ! voyez comme je retombe malgré tout dans le sombre que je veux éviter… Non… j’ar-