Page:Sade - Aline et Valcour, ou Le roman philosophique, tome 1, 1795.djvu/331

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cette Aline qui vous adore, les jouissances que la mort de Claire vous dérobe ; ah ! votre santé m’inquiète bien plus que cette perte qui ne doit en vérité vous faire aucune impression ! voilà une chose réelle à ménager et qu’il ne faut pas sacrifier à des chimères ; songez que vous vous devez à vous-même, à une fille qui ne respire que pour vous, à des amis, au nombre desquels j’ose me mettre, et que désolerait la plus petite altération d’une santé qui leur est si chère ; j’apprends avec douleur que vous voulez être quelque tems sans me donner de vos nouvelles ; je vous remercie de l’instant que vous avez choisi pour me le dire ; mon cœur uniquement rempli de vos chagrins, sent bien moins ceux dont cette menace l’accable… Ne vous occupez que de vous, madame, ne pensez qu’à vous, je vous en conjure ; je serai consolé de tout, que dis-je, je serai toujours heureux, quand j’apprendrai que vous souffrez moins. C’est la seule chose que je vous supplie de ne me jamais laisser ignorer.