Page:Sade - Aline et Valcour, ou Le roman philosophique, tome 1, 1795.djvu/340

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qui ne te sont qu’indifférens. Il est bien certain que ce que j’ai à t’apprendre est dans l’une de ces trois classes, formons-les ; il serait possible d’abord que le président fût revenu ; qu’Aline fût enlevée,… possible qu’il se fût mis à la raison, qu’on t’attendit pour un mariage… extrêmement simple, que des inconnus fussent fortuitement arrivés à Vertfeuille, et nous eussent appris des choses très-extraordinaires ; n’est-il pas vrai, mon cher, que tous ces incidens sont dans la classe des choses possibles ? eh bien ! calme tes craintes sur le premier ; ne te livre pas tout-à-fait au doux espoir du second, et écoute pacifiquement le troisième.

Le soir que madame de Blamont t’écrivit, nous étions, elle, Aline, Eugénie et moi, à raisonner sur ta folie ; M. de Beaulé jouait aux échecs avec madame de Senneval, il était environ huit heures du soir, le ciel très-obscur se remettait à peine d’un ouragan épouvantable, lorsque tout-à-coup nous entendîmes un homme à cheval, faire retentir la cour de son fouet… de ses cris,