Page:Sade - Aline et Valcour, ou Le roman philosophique, tome 1, 1795.djvu/341

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

et appeller à lui de toutes ses forces… On ouvre les portes, les valets courent. — On éclaire, madame de Blamont frémit, Aline et elle s’imaginent revoir encore le terrible objet de leurs craintes, le comte lui-même tout échec et mat qu’il est, vole avec moi à la suite des valets, et nous amenons enfin dans le premier anti-chambre, un malheureux domestique mouillé jusqu’aux os, croté par-dessus la tête, qui nous demande s’il est dans la route d’Orléans ? et s’il lui reste bien du chemin à faire pour arriver dans cette ville ? — Beaucoup, et d’où venez-vous ? — de Lyon, nous allons à petite journée à Paris, mon maître qui me suit avec sa femme a voulu passer par la route d’Orléans, et ce maudit caprice est cause que nous voilà perdus. Je connais l’autre chemin, point du tout celui-ci… La nuit est venue… Un temps du diable, marchant en tête de la voiture, j’ai égaré le postillon qui me suivait, parce que je m’égarais moi-même, et nous voilà à-présent je ne sais où ; — chez d’honnêtes