Page:Sade - Aline et Valcour, ou Le roman philosophique, tome 1, 1795.djvu/344

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votre cœur le charme que je lui vois goûter à l’hospitalité qu’il nous donne ; et pendant ce tems là, la jeune femme s’exprimait avec encore plus d’agrément et de facilité. Elle était habillée à l’anglaise, un élégant chapeau de paille sur les yeux, la taille mince et bien prise, de très-beaux cheveux noirs, négligemment attachés par un ruban rose, une vivacité extraordinaire dans les yeux ; le nez un peu aquilin, de belles dents, de très-jolis détails, et une finesse étonnante dans les traits… On s’est assis, on a jasé un instant, et on s’est mis à table… Vous alliez à Paris, monsieur, a dit madame de Blamont au jeune homme ? — Non, madame, je ramène ma femme au sein de sa famille, dans la province du Mans, et je rejoins mon corps après l’y avoir laissée ; êtes-vous des nôtres, a dit le général Beaulé, servez-vous dans la cavalerie ? — Non, monsieur, je suis capitaine au régiment de Navarre, et je vais le retrouver à Calais, après avoir remis