Page:Sade - Aline et Valcour, ou Le roman philosophique, tome 1, 1795.djvu/95

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role ; ils m’ont juré du repos cet été, et j’y crois. La confiance bien ou mal placée, calme le sang ; ne troublez pas le plaisir qu’elle me donne.

Il vient de nous arriver ici un homme de votre connaissance qui s’intéresse toujours bien vivement à vous. C’est le comte de Beaulé ; son grade dans la province, ses terres voisines de la mienne, son ancienne amitié pour moi ; toutes ces raisons l’ont engagé à venir me donner quelques jours ; je ne vois jamais ce brave et honnête militaire, sous lequel vous avez fait vos premières armes, sans une sorte d’émotion respectueuse ; je ne trouve que lui en France qui nous peigne encore les franches vertus de l’antique chevalerie ; son costume, son air, la manière dont il s’exprime, tout annonce en lui le religieux sectateur de ces loix si prodigieusement oubliées de nos jours… de ces loix précieuses, remplacées par de l’impertinence et des vices…; mais quelle est cette petite tête qui s’approche de la mienne ?… Vites-vous jamais un procédé pareil ?… Parce qu’on m’a vu prendre mon écritoire, ne