Page:Sade - Aline et Valcour, ou Le roman philosophique, tome 2, 1795.djvu/181

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est servie des prémices de tout ce qui croît dans le pays, et de tout ce qui s’y apporte ; il y a des gens chargés d’aller retirer ces différens tributs, et sans s’incommoder en rien, la Nation le nourrit ainsi en détail. Il en est de même de la table des chefs et des prêtres. Rien ne se vend au peuple que ces premières maisons ne soient fournies. Ce sont les tributs imposés sur le commerce, une fois acquittés, le marchand tire ce qu’il peut de sa denrée, et s’en fait payer comme je viens de le dire.

Les établissemens de ce peuple, aussi médiocres que sa population, ne se voient guères qu’aux endroits les plus cultivés : on compte là une douzaine de maisons ensemble, sous l’autorité du plus ancien chef de famille, et sept ou huit de ces bourgades composent un district, au Gouverneur duquel les chefs particuliers rendent compte, comme ceux-ci le font au Roi. Les besoins, les volontés, les caprices des Gouverneurs sont expliqués aux Lieutenans des bourgades, qui exécutent à l’instant les ordres