Page:Sade - Aline et Valcour, ou Le roman philosophique, tome 2, 1795.djvu/232

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

que dans ce cas, nous trouverions chez eux, tout ce qu’il fallait pour nous secourir. Les ayant assuré de mes intentions pacifiques, je leur offris quelques présens ; ils les refusèrent avec noblesse, et nous avançâmes. Nous trouvâmes près de la côte, un bon mouillage par 12 ou 15 brasses, joli sable rouge ; on jetta l’ancre, et je reconnus avant que de descendre, que la terre où nous abordions, était située au-dessus du Tropique, entre le 260 et 263e degré de longitude, et entre le 25 et 26e degré de latitude méridionale, peu éloignée d’une terre vue autrefois par Davis.

Un nombre infini d’insulaires des deux sexes, bordait la côte, quand nous arrivâmes ; ils nous reçurent avec des signes de joie, qui ne pouvaient plus nous laisser douter de leurs sentimens. Quelques uns de nos matelots, séduits par ces apparences, voulurent cajoler les femmes ; mais ils en furent à l’instant repoussés avec autant de décence, que de fierté, et