Page:Sade - Aline et Valcour, ou Le roman philosophique, tome 2, 1795.djvu/233

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nous continuâmes pacifiquement nos opérations, sans que cette première faute, assez commune aux Européens, nous fît rien perdre de la bienveillance de ces peuples. À peine eus-je pris terre, que deux habitans s’avancèrent vers moi avec les plus grandes démonstrations d’amitié, et me firent comprendre qu’ils étaient là pour me conduire chez leur chef, si je le trouvais bon. J’acceptai l’offre, je donnai les ordres nécessaires à mon équipage, je recommandai la plus grande discrétion, et n’emmenai avec moi que mes deux officiers. Après avoir observé à la hâte, de superbes fortifications européennes, qui défendaient le port, et auxquelles nous reviendrons bientôt, nous entrâmes, en suivant nos guides, dans une superbe avenue de palmiers, à quatre rangs d’arbres, qui conduisait du port à la ville.

Cette ville, construite sur un plan régulier, nous offrit un coup-d’œil charmant. Elle avait plus de deux lieues de circuit,