Page:Sade - Aline et Valcour, ou Le roman philosophique, tome 2, 1795.djvu/239

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comme si ce n’était pas celui qui oblige qui dût toujours rendre grace à l’autre.

Alors, j’établis nos besoins… Vous aurez tout cela, me dit Zamé, et même de bons ouvriers pour aider les vôtres ; mais vous ne me parlez pas de provisions, vous devez en manquer : vous avez peut-être cru que je voulais vous les donner ?… point du tout, je vous les vends… Ou rien de tout ce que vous demandez, ou la certitude de passer quinze jours avec moi. Vous voyez bien que je suis plus indiscret que vous.

Toujours de plus en plus touché de cette franchise si rare dans un Souverain, je me prosternai à ses genoux. — Eh bien, eh bien ! dit-il en me relevant… Zoraï, continua-t-il en s’adressant à sa femme, voilà comme ils sont avec leurs chefs, ils les respectent au lieu de les aimer. Renvoyez vos gens à leur bord, me dit-il ensuite, ils y trouveront déjà une partie de ce qu’ils veulent ; ils demanderont ce qui leur manque ; s’ils aiment mieux loger dans