Page:Sade - Aline et Valcour, ou Le roman philosophique, tome 2, 1795.djvu/240

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la ville, ils le peuvent ; mais vous et vos officiers, n’aurez point d’autre logement que ma maison ; elle est commode et vaste : j’y ai quelquefois reçu des amis, je n’y ai jamais vu de courtisans.

Zamé donna ses ordres, je donnai les miens, je lui fis voir que la présence de mes officiers était nécessaire au vaisseau. — Eh bien ! me dit-il, je ne garderai donc que vous ; mais demain ils reviendront dîner avec moi. — Ils saluèrent et prirent congé.

Peu après, deux citoyens semblables à ceux que nous avions vus dans la ville, habillés de même ; (tous, à la couleur près, l’étaient également) vinrent avertir Zamé qu’il était servi : nous passâmes dans une grande pièce où le repas était préparé à l’européenne. — Voici la seule cérémonie que je ferai pour vous, me dit cet hôte aimable ; vous ne mangeriez pas commodément comme nous, et j’ai ordonné qu’on plaçât des sièges ; nous nous en servons quelquefois, cela ne nous gênera