Page:Sade - Aline et Valcour, ou Le roman philosophique, tome 2, 1795.djvu/251

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tout ce que j’avais observé dans cette charmante maison : trois matelas remplis de feuilles de palmiers desséchées et préparées avec une sorte de moëlleux qui les rendaient aussi douces que des plumes, composaient mon lit ; ils étaient étendus sur des nattes à terre ; un léger pavillon de cette même étoffe dont les femmes formaient leurs voiles, était agréablement attaché au mur, et l’on s’en entourait pour éviter la piquûre d’une petite mouche incommode dans une saison de ce pays. Je passai dans cette chambre une des meilleures nuits dont j’eusse encore joui depuis mes infortunes ; je me croyais dans le temple de la vertu, et je reposais tranquille aux pieds de ses autels.

Le lendemain Zamé envoya savoir si j’étais éveillé, et comme on me vit debout, on me dit qu’il m’attendait : je le trouvai dans la même salle où j’avais été reçu la veille.

Jeune étranger, me dit-il, j’ai cru que vous seriez bien-aise de savoir quel est celui