Page:Sade - Aline et Valcour, ou Le roman philosophique, tome 2, 1795.djvu/250

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je vous ferai voir la ville, je vous donnerai la description de mes petits États, je vous expliquerai la manière simple dont je les régis, je vous apprendrai mon histoire, et j’aurai l’œil, malgré cela, à ce que rien ne manque aux besoins que vous m’avez témoignés : ce n’est pas le tout que de parler de soi à ses amis, l’essentiel est de s’occuper d’eux. Je vous remets entre les mains d’un de ces fidèles serviteurs, continua-t-il, en parlant d’un des Citoyens qui nous avaient servis, il va vous installer : vous trouvez tout ceci bien simple, n’est-ce pas ? Ne fussiez-vous que chez un financier, vous auriez deux valets-de-chambre dorés pour vous conduire : ici, vous n’aurez qu’un de mes amis, c’est le nom que je donne à mes domestiques ; le mensonge, l’orgueil et l’égoïsme auraient seuls fait chez l’un les frais du cérémonial : celui que vous voyez ici n’est l’ouvrage que de mon cœur. Adieu.

L’appartement où je me retirai était simple, mais propre et commode comme