Page:Sade - Aline et Valcour, ou Le roman philosophique, tome 2, 1795.djvu/27

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la miraculeuse statue, fût devenu le trône de nos plaisirs… Quand je le vis là, je lui saisis la main. Brave homme, lui dis-je, voyez en moi, au lieu d’une fille, un malheureux amant, dont vous pouvez faire le bonheur. — Oh ciel ! monsieur, vous allez nous perdre tous deux. — Non, écoutez-moi ; servez-moi, secourez-moi, et votre fortune est faite ; et en disant cela, pour donner plus de force à mes discours, je lui glissai un rouleau de vingt-cinq louis, l’assurant que je n’en resterais pas là, s’il voulait m’être utile. — Eh bien, qu’exigez-vous ? — Il y a ici une jeune pensionnaire que j’adore, elle m’aime, elle consent à tout, je veux l’enlever, et l’épouser ; mais je ne le puis sans votre secours. — Et comment puis-je vous être utile ? — Rien de plus simple ; brisons les deux bras de cette statue, dites qu’elle est en mauvais état, que quand vous avez voulu la réparer, elle s’est démantibulée toute seule, qu’il vous est impossible de la rajuster ici ; qu’il est indispensable qu’elle