Page:Sade - Aline et Valcour, ou Le roman philosophique, tome 2, 1795.djvu/28

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soit emportée chez vous… On y consentira, on y est trop attaché, pour ne pas accepter tout ce qui peut la conserver… Je viendrai seul la nuit, achever de la rompre ; j’en absorberai les morceaux, ma maîtresse, enveloppée sous les attirails qui parent cette statue, viendra se mettre à sa place, vous la couvrirez d’un grand drap, et aidé d’un de vos garçons, vous l’emporterez de bon matin dans votre atelier ; une femme à nous s’y trouvera ; vous lui remettrez l’objet de mes vœux ; je serai chez vous deux heures après ; vous accepterez de nouvelles marques de ma reconnaissance, vous direz ensuite à vos religieuses, que la statue est tombée en poussière, quand vous avez voulu y mettre le ciseau, et que vous allez leur en faire une neuve. Mille difficultés s’offrirent aux yeux d’un homme qui, moins épris que moi, voyait sans-doute infiniment mieux. Je n’écoutai rien, je ne cherchai qu’à vaincre ; deux nouveaux rouleaux y réussirent, et nous nous mimes dès l’instant à l’ouvrage. Les deux bras