Page:Sade - Aline et Valcour, ou Le roman philosophique, tome 2, 1795.djvu/341

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Tout ce qui tient aux possessions vient de vous être démontré : ces détails vous font voir que le sujet n’a rien en propre, ne tient ce qu’il a que de l’État, qu’à sa mort tout y rentre ; mais que comme il en jouit sa vie durant en pleine et sûre paix, il a le plus grand intérêt à ne pas laisser son domaine en friche ; son aisance dépend du soin qu’il aura de ce domaine, il est donc forcé de l’entretenir. Quand les deux époux vieillissent, ou quand l’un des

    filles primitivement séduites par l’avarice ou l’intempérance ? Ainsi, l’État permet donc qu’une partie des femmes ou des filles de sa Nation se corrompe pour conserver l’autre ; il faut l’avouer, voilà un grand profit, un calcul singulièrement sage ! Lecteur philosophe et calme, avoue-le, Zamé ne raisonne-t-il pas beaucoup mieux quand il ne veut rien perdre, quand par la belle disposition de ses loix, aucune portion ne se trouve sacrifiée à l’autre, et que toutes se conservent également pures ?