Page:Sade - Aline et Valcour, ou Le roman philosophique, tome 2, 1795.djvu/350

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leur considération absolument la même ; rien, en un mot, ne les distingue, et cette opinion qui élève l’un chez vous, et qui avilit l’autre, nous ne l’admettons nullement ici : Zilia, ma bru, Zilia que vous admirâtes, est la fille d’un de nos plus habiles manufacturiers ; c’est pour récompenser son mérite que je me suis allié avec lui.

Les dispositions seules de nos jeunes gens établissent la différence de leurs occupations pendant leur vie : celui-ci n’a de talent que pour l’agriculture, tout autre ouvrage le dégoûte ou ne s’accorde pas à sa constitution, il se contente de cultiver la portion de terre que lui confie l’État, d’aider les autres dans la même partie, de leur donner des conseils sur ce qui y est relatif ; celui-ci manie le rabot avec adresse, nous en faisons un menuisier ; les outils ne nous manquent point, j’en ai rapporté plusieurs coffres d’Europe ; quand le fer en sera usé, nous les réparerons avec l’or de nos mines ; et ainsi ce vil métal aura une fois au moins