Page:Sade - Aline et Valcour, ou Le roman philosophique, tome 2, 1795.djvu/360

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rois n’ont usurpée que sur la faiblesse de leur nation. Quand un homme a fait une faute, faites-la-lui réparer en le rendant utile à la société qu’il osa troubler ; qu’il dédommage cette société du tort qu’il lui a fait par tout ce qui peut être en son pouvoir ; mais ne l’isolez pas, ne le sequestrez pas, parce qu’un homme enfermé, n’est plus bon ni à lui, ni aux autres, et qu’il n’y a qu’un pays où les malheureux sont comptés pour rien, et les fripons pour tout ; qu’un pays où l’argent et les catins sont les premiers motifs des opérations ; qu’un pays où l’humanité, la justice sont foulées aux pieds par le despotisme et la prévarication, où l’on ose se permettre des indignités de ce genre. Si pourtant vos prisons, depuis que vous y faites gémir tant d’individus qui valent mieux que ceux qui les y mettent ou qui les y tiennent, si, dis-je, ces stupides incarcérations avaient produit, je ne dis pas vingt, je ne dis pas six, mais seulement une seule conversion, je vous conseillerais