Page:Sade - Aline et Valcour, ou Le roman philosophique, tome 2, 1795.djvu/443

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filles, et lui laissait faire, devant tout le monde, le choix qu’il voulait ; ce choix formé, s’il plaisait à la jeune fille, il avait pendant huit jours la permission de causer quelques heures avec sa future, devant les institutrices de la maison des filles ; là ils achevaient de se connaître l’un et l’autre, et de voir s’ils se conviendraient. S’il arrivait que l’un des deux voulût rompre, l’autre était obligé d’y consentir, parce qu’il n’est point de bonheur parfait en ce genre, s’il n’est mutuel ; alors le choix se recommençait. L’accord devenait-il unanime, ils se jettaient tous deux aux pieds de leurs parens, les suppliaient de les unir ; le consentement accordé, ils levaient les mains au Ciel, se juraient devant Dieu d’être fideles l’un à l’autre ; de s’aider, de se secourir mutuellement dans leurs besoins, dans leurs travaux, dans leurs maladies, et de ne jamais user de la tolérance du divorce, qu’ils n’y fussent contraints l’un ou l’autre par d’indispensables raisons, dont ils feraient toujours leur