Page:Sade - Aline et Valcour, ou Le roman philosophique, tome 2, 1795.djvu/453

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l’inceste. Nous n’entendons jamais parler de ces horreurs ; elles sont inconnues pour nous. L’adultère est très-rare dans notre pays : je vous ai dit mes moyens pour le réprimer ; vous avez vu l’effet de l’un d’eux. Nous avons détruit la pédérastie à force de la ridiculiser : si la honte dont on couvre ceux qui peuvent s’y livrer encore, ne les ramène pas, on les rend utiles ; on les employe ; sur eux seuls retombe tout le faix du plus rude travail des célibataires ; cela les démasque et les corrige sans les enfermer ou les faire rôtir : ce qui est absurde et barbare, et ce qui n’en a jamais corrigé un seul.

Les autres discussions qui peuvent s’élever parmi les citoyens n’ont donc plus d’autres causes que l’humeur qui peut naître dans les ménages, et la permission du divorce diminue beaucoup ces motifs : dès qu’il est prouvé qu’on ne peut plus vivre ensemble, on se sépare. Chacun est sûr de trouver encore hors de sa maison une subsistance assurée, un autre hymen s’il le désire,