Page:Sade - Aline et Valcour, ou Le roman philosophique, tome 2, 1795.djvu/459

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dans cette classe que par des causes vicieuses ? — Si ces vices sont publics, me répondit Oraï (car nous ne sévissons jamais que contre ceux-là) ; s’ils sont éclatans, sans doute le sujet coupable n’est point choisi pour régir la ville ; mais s’il n’est célibataire que par des causes légitimes, il n’est point exclus de l’administration, ni de la direction des écoles, où vous avez vu que les place mon père. Ces commandans de ville, qui changent tous les ans, décident les affaires légères, et renvoyent les autres au chef auquel ils écrivent tous les jours.

Ainsi que dans la capitale, la police la plus exacte règne dans toutes ces villes, sans qu’il soit besoin, pour la maintenir, d’une foule de scélérats, cent fois plus infectés que ceux qu’ils répriment, et qui, pour arrêter l’effet du vice, en multiplient la contagion[1]. Les habitans, toujours occu-

  1. On demandait à M. Bertin pourquoi tant de mauvais sujets lui étaient nécessaires