Page:Sade - Aline et Valcour, ou Le roman philosophique, tome 2, 1795.djvu/460

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pés, toujours obligés de l’être pour vivre, ne se livrent à aucuns des désordres où le

    à la police de Paris. Trouvez-moi, répondit-il, un honnête-homme qui veuille faire ce métier-là. — Soit, mais un honnête homme prend la liberté de répliquer à cela : 1°. S’il est bien nécessaire de corrompre une moitié des citoyens pour policer l’autre ? 2°. S’il est bien démontré que ce ne soit qu’en faisant le mal qu’on puisse réussir au bien ? 3°. Ce que gagne l’État et la vertu à multiplier le nombre des coquins, pour un total très-inférieur de conversions ? 4°. S’il n’y a pas à craindre que cette partie gangrénée ne corrompe l’autre, au lieu de la redresser ? 5°. Si les moyens que prennent ces gens infâmes en tendant des embuches à l’innocence, la confondant avec le crime pour la démêler ; si ces moyens, dis-je, ne sont pas d’autant plus dangereux, que cette innocence alors ne se trouve plus corrompue que par ces gens-là, et que tous les crimes où elle peut tomber après, instruite à cette école,