Page:Sade - Aline et Valcour, ou Le roman philosophique, tome 2, 1795.djvu/520

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avait déclaré qui j’étais ; elle avait dit par quels nœuds nous étions liés l’un à l’autre, et l’impossibilité où elle se trouvait de jouer dorénavant la comédie. Je m’offris de payer les frais… les comédiens ne voulurent jamais l’accepter. Peu de gens savent combien on trouve de procédés et de délicatesse dans les personnes de ce talent. Eh ! comment ne seraient pas honnêtes et sensibles, ceux qui doivent être ainsi, par état, la moitié de leur vie ! On rend mal ce qu’on ne sent point, et n’eût-on pas même un certain penchant à la vertu, l’habitude des sentimens qu’on emprunte, accoutume insensiblement l’ame à ne se plus mouvoir que par eux[1].

On revint annoncer l’indisposition totale

  1. Ceci, sans doute, doit s’entendre avec quelques exceptions ; car sans les supposer, les comédiens qui remplissent les rôles faux et traîtres, devraient donc ressembler aux personnages qu’ils peignent, c’est ce qui n’est