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Page:Sade - Aline et Valcour, ou Le roman philosophique, tome 3, 1795.djvu/145

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dangereux pour celui qui les écoute, et qu’inutiles à ce que Dieu peut exiger des pécheurs.

Leurs églises sont belles et propres, ils y sont contenus dans les bornes du plus grand respect ; on voit dans ces temples quelques peintures, mais ils n’y admettent aucune image en relief, ils ne les peuvent souffrir, et les regardent avec raison comme des preuves sans replique, du plus absurde paganisme. Leur chant de chœur, agréablement mêlé au son des instrumens, est juste et agréable quoiqu’ils n’ayent point de livres notés ; ils usent comme les juifs et les turcs de la circoncision, mais ils n’y attachent d’autre idée que celle d’imiter le Dieu qu’ils révèrent et qui s’y est soumis comme eux.

Dès que nous fûmes en Éthiopie, dom Gaspard voulut me faire voir les fameuses sources du Nil dont nous nous trouvions assez près : une petite troupe de la caravane se joignit à nous pour aller admirer cette merveille de la nature.